Cette place, déjà citée en 1361, portait le nom « å Bolette », dérivé du latin « boletum » quisignifie « terrain inculte, bruyère ». Un étang, comblé en 1783, s’y trouvait aumilieu. Aujourd’hui,elle ne peut être dissociée de la Maison de Repos et de Soins qui l’occupe et dont l’origineremonte à 1400. A l’époque, l’établissement s’appelle « Hospital ». Il héberge les pauvres etest administré par le curé. Reconstruit en 1652, il prend officiellement le nom d’ « Hospice Sainte-Elisabeth » en 1749. Suite à la requête du curé Michelet, l’Impératrice Marie-Thérèse d’Autriche intervient pour augmenter l’hospice d’une infirmerie et d’une chapelle, inaugurée en 1753. Un étage rehausse le bâtiment en 1761 et le toit de chaume est alors remplacé par un toit d’ardoises. L’extension se poursuit en 1810. Henri Lecomte, bienfaiteur hervien, fait démolir à ses frais une maison derrière l’hospice Sainte-Elisabeth afin d’y faire construire, en 1815, l’« Hospice Saint-Henri », d’une capacité de 12 personnes. Les deux hospices ne forment bientôt plus qu’un seul bâtiment sur cette place devenue « Lecomte ».La façade de la chapelle est de style baroque. Quatre pilastres encadrent la porte d’entrée et laniche qui la surmonte est occupée par une grande statue de sainte Elisabeth de Hongrie.Le panneau du fronton porte un chronogramme qui date de 1752, date de la construction decette chapelle. Face à cette place Lecomte se trouve le « Thier », du wallon « tièr, tiér,tieu » soit « versant d’une colline » ou du latin « termen » soit « tertre ». C’est à cet endroit que le château érigé au 13ème s. et propriété de la famille Chinville se trouvait. De nos jours, il ne reste rien de ce patrimoine médiéval sauf, peut-être, certaines pierres dont serait construit,dit-on, le mur de soutènement de la rue Chinville. Une partie de la place Lecomte (entre le presbytère et la maison de repos) portait jadis le nom de « Place de la Gendarmerie » parce que celle-ci y résidait. Aujourd’hui, elle prend une fois par an, lors du Festival de théâtre de rue, le nom de « Place des Artistes ». Ce festival commence le dernier samedi du mois d’août par la procession des artistes, en l’honneur de Notre-Dame de la rue trônant auprès de la tour de l’église. Le dimanche, le quartier se transforme en gigantesque théâtre : rues, ruelles et jardins sont envahis par comédiens, poètes, clowns et autres jongleurs…La place « å Bolette » a eu son marché aux moutons et aux cochons et ses habitants furent en rivalité avec ceux du « Tiège » ainsi que ceux du « Perron » pour y accueillir un marché hebdomadaire au beurre. Herve est d’ailleurs animée pendant de longues années par le passage de toutes sortes de marchands et marchandes qui, outre leur présence sur les différents marchés de la ville, font du porte à porte. Marchand d’eau-de-vie, laitière, marchande de poires cuites, de loques (klikottes), de bois à brûler (kèyès), de chandelles, de vinaigre, marchand de houilles… Tout s’annonce, tout se vend !
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