La Pyramide du Louvre est une pyramide de verre et de métal, située au milieu de la cour Napoléon du Musée du Louvre à Paris, où se situe le hall d’accueil.
Commandée par le président de la République François Mitterrand en 1981, la pyramide a été conçue par l'architecte sino-américain Ieoh Ming Pei. La structure, qui a été entièrement construite de métal, s'élève à 21,64 mètres sur une base carrée de 35,42 mètres de côté. La pyramide est composée de 603 losanges et 70 triangles en verre. Elle a été inaugurée le 30 mars 1989 et ouverte au public le 1er avril 19891. Elle est la première grande construction à avoir été réalisée en verre feuilleté.
Bien que la pyramide ait suscité une grande controverse lors de la présentation de son projet en 1984, elle est devenue au début du XXIe siècle la troisième œuvre du Louvre la plus appréciée après La Joconde et la Vénus de Milo.
Contexte
Le 24 septembre 1981, le président de la République François Mitterrand annonce lors d'une conférence de presse son intention d'installer le musée du Louvre dans la totalité du palais, une partie étant alors occupée par le ministère des Finances. Le but de Mitterrand est de faire du Louvre un "musée de masse", d'engager une révolution muséographique. En octobre 1982, Émile Biasini est nommé responsable du projet Grand Louvre qui s'inscrit dans le cadre des Grands Travaux (Grandes Opérations d'Architecture et d'Urbanisme) dont l'idée est lancée le 27 juillet 1981. Sans recourir à la procédure du concours d'architecture ou de l'appel d'offre, François Mitterrand choisit l'architecte Ieoh Ming Pei qui accepte la commande en juin 1983 et propose un plan qui envisage d'utiliser la cour Napoléon III comme nouvelle entrée centrale (un hall d'accueil central étant une amélioration depuis longtemps nécessaire destinée à faciliter l'accès du public qui se faisait par la porte de l'aile Denon, entrée insuffisante pour un tel projet), qui donnerait accès non seulement aux salles existantes, mais aussi aux espaces lib��rés de l'aile Richelieu.
Une idée datant du XIXe siècle
Une pyramide dans la cour Napoléon a initialement été proposée pour les célébrations de la Révolution française, notamment pour le centenaire (projet de pyramide cyclopéenne de l'architecte Louis Ernest Lheureux de style néo-aztèque, pour 1889). On retrouve aussi cette idée dans un petit fascicule "Mémoires sur deux grandes obligations à remplir par les Français" écrit par Bernard François Balzac et édité en 1809. Une de ces obligations était d'élever dans la cour du Louvre, une pyramide qui serait un monument national de reconnaissance à l'Empereur (Napoléon). Il est possible que l'architecte Ieoh Ming Pei ait été mis au courant de cette proposition quand il a choisi la forme d'une pyramide.
Conduite de la proposition]
Dans le premier projet présenté à François Mitterrand par Ieoh Ming Pei le 21 juin 1983, la pyramide est intégrée dans son projet définitif en 1984 : le but est de construire un grand hall d'entrée lumineux avec une forme contrastant avec les bâtiments autour.
Marcel Herfray, commissaire du gouvernement et attaché principal de l'administration centrale, est le directeur juridique de l'opération.
Construction
La pyramide du Louvre est construite entre 1985 et 1989. Elle est inaugurée le 30 mars 1989 et ouverte au public le 1er avril 1989.
Controverses
L'annonce officielle du projet a lieu lors de l'audition de Pei le 23 janvier 1984 devant la Commission nationale des monuments historiques dont il ressort décontenancé face à la perplexité des membres de la Commission. Le projet est rendu public le lendemain dans une manchette de France-Soir titrant : « Le nouveau Louvre fait déjà scandale ». Publiée en première page du quotidien, la photo de la pyramide suscite une grande polémique. Les adversaires du projet, tel l'historien d'art André Fermigier, comparent alors la pyramide à une "Maison des morts", à un "entonnoir", évoquant tour-à-tour cet objet tout droit sorti de "Disneyland" ou d'un "Luna Park. Nombreux sont ceux qui trouvent que cet édifice futuriste est d'un style international. Certains le qualifient de "passe-partout" et hors du contexte classique du Louvre. La pyramide empêche de voir le bâtiment d'origine dans sa totalité à partir de la Cour Napoléon ou de l'Arc de triomphe du Carrousel. Tout aussi nombreux sont ceux qui apprécient la juxtaposition contrastée des styles architecturaux, la fusion du classique avec le contemporain.
Le projet doit non seulement faire face à des protestations des milieux conservateurs, mais aussi d'une partie de la droite qui porte l'affaire sur le terrain politique, la presse surnommant à cette occasion François Mitterrand "Mitteramsès" ou "Tontonkhamon". En 1984 se crée une Association pour le renouveau du Louvre, sous l'impulsion de l'ex-secrétaire d'État Michel Guy, qui combat le projet de la pyramide de verre.
Cependant, la pyramide ne coupe pas la perspective de l'Axe historique, puisque cet axe ne débute pas à la cour carrée, mais à la statue équestre de Louis XIV, située dans la cour Napoléon. L'axe du Palais du Louvre est en effet décalé de 6,3° par rapport à l'axe du jardin des Tuileries et des Champs Élysées. Paradoxalement, la presse ne fait aucune allusion à l'idée directrice de Pei, selon laquelle la pyramide s'inspire de la g��ométrie des jardins de Le Nôtre.
La "bataille de la pyramide" ne s'achève qu'en 1986 lorsque Jacques Chirac, ancien maire de Paris devenu Premier Ministre, est définitivement convaincu du projet après la mise en place d’une simulation grandeur réelle du volume de la pyramide par des câbles en Téflon (maquette réalisée le 1er mai 1985 au centre de la Cour Napoléon) et l'acceptation de sa demande d'un parking souterrain pour libérer les quais de la Seine des cars de tourisme
Architecture
La pyramide du Louvre
La pyramide n'est pas placée sur l'axe historique de Paris. Mais la "grande pyramide" n'est pas seule : elle est en effet entourée de trois répliques plus petites constituant des puits de lumière et d'une cinquième pyramide, inversée, construite sous le Carrousel du Louvre.
Elle est constituée d'une structure d'acier de 95 tonnes et d'un châssis en aluminium de 105 tonnes. Sa structure est composée d’un maillage de 2 100 nœuds, de 6 000 barres, de 603 losanges et 70 triangles de verre dont le vitrage a une épaisseur de 21 mm. Sa surface à la base est de 1 000 m2, la largeur de son carrée de 35,42 mètres. Elle mesure 21,64 mètres de hauteur tandis que les trois répliques, entourant la pyramide principale bordée de bassins d'eau triangulaires, n'en font que 5. La cinquième mesure 7 mètres de hauteur.
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