Les Tuileries étaient autrefois un quartier de Paris, situé entre le palais du Louvre, la rue de Rivoli, la place de la Concorde et la Seine. Il doit son nom au fait que son emplacement était occupé auparavant par des fabriques de tuiles.
Au XXIe siècle, le site abrite désormais un jardin public constituant le plus important et le plus ancien jardin à la française de la capitale et qui, autrefois était celui du Palais des Tuileries, ancienne résidence royale et impériale, aujourd'hui disparu. Le jardin des Tuileries est classé au titre des Monuments historiques depuis 1914, au sein d'un site inscrit, et inclus dans la protection du Patrimoine mondial de l'UNESCO concernant les berges de la Seine.
La superficie du jardin est de 25.5 hectares, très comparable à celle du jardin du Luxembourg (22.5 hectares).
Histoire
Durant le Moyen Âge
Au XIIIe siècle, se trouvaient ici des terrains vagues et des fabriques de tuiles. Au XIVe siècle, le prévôt de Paris Pierre des Essarts y possédait un logis et quarante arpents de terre labourable. Puis au XVIe siècle, Neufville de Villeroy, secrétaire aux Finances, y fit bâtir un hôtel que François Ier acheta pour sa mère. Catherine de Médicis s'en portera acquéreur et fera raser le bâtiment.
Jardin des Tuileries
À partir de 1564, Catherine de Médicis, reine veuve de Henri II de France et mère des Rois de France François II de France, Charles IX de France et Henri III de France et de la reine Margot, épouse de Henri IV, fit commencer la construction du palais des Tuileries, tout en débutant l'aménagement d'un jardin à l'italienne à l'ouest de celui-ci, constitué de six allées dans le sens de la longueur et huit dans le sens de la largeur, qui délimitaient des compartiments rectangulaires comprenant des plantations différentes (massifs d'arbres, quinconces, pelouses, parterres de fleurs, etc.). Une fontaine, une ménagerie et une grotte décorée par le célèbre céramiste Bernard de Palissy décoraient le jardin. Dans les années 1605-1625 furent ajoutées une orangerie et une magnanerie.
En 1664, Jean-Baptiste Colbert et Louis XIV ordonnèrent que le jardin soit entièrement redessiné par André Le Nôtre, qui s'��tait déjà illustré à Vaux-le-Vicomte. Le petit-fils de Pierre Le Nôtre, architecte de Catherine de Médicis et paysagiste, donna à celui-ci l'aspect qu'il allait conserver, dans ses grandes lignes, jusqu'à nos jours : il perça dans l'axe du palais une allée centrale délimitée à l'est par un bassin rond, à l'ouest par un bassin octogonal ; il construisit la terrasse du Bord de l'eau le long du Quai des Tuileries et la terrasse des Feuillants le long de la future rue de Rivoli ; enfin, il bâtit deux terrasses le long de la future place de la Concorde ainsi que deux rampes en courbe permettant d'y accéder.
Craignant que le public n'abîme le jardin ainsi aménagé, Colbert voulut en réserver l'accès à la famille royale. Mais Claude Perrault le convainquit de la sagesse des Parisiens et de la nécessité que constituait pour eux l'accès à un jardin : on y « parlait d'affaires, de mariages et de toutes choses qui se traitent plus convenablement dans un jardin que dans une église, où il faudra à l'avenir se donner rendez-vous. Je suis persuadé, poursuit-il, que les jardins des rois ne sont si grands et si spacieux qu'afin que tous les enfants puissent s'y promener. » Et le jardin resta accessible à tous, quoique les entrées étaient gardées. Les terrasses étaient occupées par des cafés et des restaurants. Des chaises étaient à disposition des promeneurs dans la grande allée contre deux sous2.
De nombreuses statues de marbre vinrent par ailleurs orner le jardin. En 1719, l'entrée principale fut flanquée de deux statues d'Antoine Coysevox représentant Mercure et la Renommée chevauchant un cheval ailé.
En 1783 eut lieu la première ascension de personnes dans un ballon à gaz. Une plaque, située aujourd'hui à droite en entrant dans le jardin, marque le souvenir de cet événement.
Sous la Révolution, le jardin fut le témoin des grands événements dont le palais fut lui-même le théâtre, notamment la Prise des Tuileries le 10 ao��t 1792. Le bassin rond fut utilisé pour la cérémonie de l'Être suprême le 8 juin 1794. On y avait placé des effigies représentant l'Athéisme entouré de l'Ambition, de l'Égoïsme, de la Discorde et de la Fausse-Simplicité. Maximilien de Robespierre y mit le feu, dans une apothéose de cris et d'applaudissements. Le cortège se dirigea ensuite vers le Champ-de-Mars. Le 10 octobre, ce même bassin accueillit le cercueil de Jean-Jacques Rousseau, drapé d'un drap parsemé d'étoiles (exhumé d'Ermenonville pour être porté au Panthéon).
Aux angles occidentaux du jardin, Napoléon III fera construire deux bâtiments identiques abritant respectivement :
- un jeu de paume au nord-ouest hébergeant de nos jours un musée d'art contemporain, la galerie nationale du Jeu de Paume ;
- une orangerie au sud-ouest accueillant aujourd'hui un musée d’Art moderne, le musée de l'Orangerie.
En 1870-1871, lors du siège de Paris, on fabriqua des ballons montés et certains en décollèrent. La fabrication quitta les Tuileries pour la gare de l'Est après un bombardement prussien.
À l'occasion de l'exposition universelle de 1878, Henri Giffard fit voler des milliers de personnes dans un ballon captif géant.
Le jardin accueillit les épreuves d'épée des jeux olympiques d'été de 1900. Le 13 juin 1937, le Front populaire a fait la fête de l'éducation physique aux Tuileries.
Pendant la Seconde Guerre mondiale une partie du jardin fut transformée en potager à cause du manque de ravitaillement durant l'Occupation. Le 25 août 1944, le général von Choltitz, commandant du "Groß-Paris" y reçut un ultimatum du colonel Pierre Billotte de la 2e DB et répondit "Je n'accepte pas les ultimatums". Lors des combats qui suivirent, le capitaine Branet s'emparera de l'hôtel Meurice, rue de Rivoli, quartier-général des forces d'occupation allemande ; le capitaine Julien empruntera la rue du Faubourg-Saint-Honoré pour atteindre le siège de la Kommandantur, place de l'Opéra et de son côté le lieutenant Bricard nettoiera le Jardin des Tuileries. Les dix plaques commémoratives apposées le long du Jardin à l'angle de la rue de Rivoli et de la place de la Concorde ne rendent pas complètement compte de l'intensité des combats et du nombre de victimes.
Après-guerre
De nombreuses chaises sont mises gratuitement à disposition des promeneurs dans tout le parc.
Près de l'Arc de triomphe du Carrousel, se trouvent le deuxième bassin du jardin et son loueur de bateaux à voile miniatures.
La grande roue de Paris y fut installée, à quelques pas de la rue de Rivoli, avant de rejoindre son emplacement initial place de la Concorde. À l'est du jardin, près de l'arc du Carrousel, se trouvent de nombreuses statues d'Aristide Maillol. Le jardin abrite de nombreuses sculptures animalières d'Auguste Caïn.
En 1989, pour fêter le bicentenaire de la Révolution, le jardin accueille durant six mois Les Tours de la Liberté des architectes Jean-Marie Hennin et Nicolas Normier, l'une d'elles est réinstallée ensuite à Saint-Dié-des-Vosges.
Depuis 1998, le jardin accueille des sculptures modernes de : Auguste Rodin, Henry Moore, Roy Lichtenstein, Tony Cragg, Jean Dubuffet, Alain Kirili, Étienne Martin, Giuseppe Penone, etc. Des expositions provisoires y ont lieu, comme l'Araignée de Louise Bourgeois ou Clara-Clara du sculpteur minimaliste Richard Serra au printemps 2008.
D'immenses tentes sont plantées 2 fois par an dans le Jardin dans le cadre de la Semaine de la Mode parisienne, ces tentes étant destinées à accueillir des défilés et le backstage (maquillage, coiffure, habillage...).
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