Dominant Spa par le sud, perché à 380 m d’altitude, le hameau de Creppe occupe le sommet d’un plateau herbagé où les défrichages successifs ont taillé la part belle aux vents, y rendant le climat d’Ardenne plus rude encore. Les origines de la colonisation humaine du lieu sont vraisemblablement très anciennes et antérieures au développement de Spa. Situées à la croisée d’anciennes voies se reliant à la Vecquée, les premières habitations se sont alignées le long du Ruy de Creppe, s’adossant au versant ouest pour se protéger des courants dominants. Le nom « Krep » ou « Krip », d’origine germanique, désigne une crèche, une bergerie, établie en ce creux du plateau, voici plus d’un millénaire. Cette dépression accueille aujourd’hui, en un parterre joliment aménagé, la stèle commémorative du Congrès de Polleur et de la Déclaration des Droits de l’Homme… Le climat, la pauvreté du sol et l’isolement ont façonné tant le hameau que ses habitants originels. Les fermettes anciennes, construites en pierres du pays, s’alignent au long de deux voies courbes qui épousent le relief : le Werihay au creux du plateau et « lu voye di l’Église » sur l’arête. Cet ancien sentier est devenu la voie principale depuis l’érection de la première chapelle, achevée en 1716. Les toitures, faites uniquement de chaumes, furent remplacées par des couvertures en cherbin après le grand incendie qui ravagea le village, détruisant la chapelle, l’école et 27 maisons en 1857. Aujourd’hui, si des rénovations intempestives ont fait disparaître plusieurs façades sous de la fausse brique ou du cimentage, nombre de fermettes ont conservé encore leur caractère originel ou le retrouvent peu à peu, les restaurations actuelles s’inscrivant dans la mise en évidence du patrimoine architectural. Mais surtout, dans leur recherche d’une identité culturelle profonde, les Creppelains s’organisent pour préserver leurs racines. Depuis plusieurs années, différentes associations villageoises s’attachent à faire revivre leurs coutumes ancestrales. C’est ainsi qu’à l’équinoxe du printemps, le village revit son traditionnel « Grand Feu » sous forme de jeu scénique auquel participent tous les habitants. L’hiver, représenté par Mathi l’Ohè, est condamné au bûcher tandis que la jeunesse, symbolisant le renouveau, danse autour du brasier. Cette fête est d’ailleurs propice aux fiançailles, gage d’avenir de la communauté. Depuis 1986, les Creppelains ont reconstitué une grande foire d’antan : « la fête de la Creppe », organisée à l’équinoxe d’automne, symbolise à la fois la fin des moissons, l’engrangement des récoltes, la cueillette des fruits et le repos de la morte-saison qui s’annonce. C’était autrefois le passage au village des rétameurs, des rémouleurs, des marchands de draps et de remèdes. À cette occasion, le hameau offre une image inégalable. Nombre d’artisans s’y rejoignent dans un extraordinaire décor où le bouleau est roi. Entouré d’une nature superbe, à quelque 3 km de la piste de ski du Thier des Rexhons, le promeneur aura la joie de découvrir les antiques chemins creux joignant les croix d’embannement cerclant le hameau, ainsi que de nombreuses promenades forestières. • Pour Creppe, visitez le site de la ville de Spa : www.villedespa.be
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