Elle n’a pas révélé tous ses secrets. Il a manqué à Jeneffe un agriculteur de la taille de Jean Ronvaux, de la ferme du Bon Marché à Miécret, pour autoriser les fouilles malgré ses précieuses cultures.
Vers 1800 avant notre ère chrétienne, les peuples celtes (du grec Keltoï) se répandent d’Allemagne jusqu’aux Asturies et à la Turquie.Vers 400 avant Jésus-Christ, la dernière vague celte est belge (du celte bolg signifiant « pantalon »), elle occupe le nord de la Gaule.Les Condruzes, une composante belge, s’installent à l’est de la Meuse dans ce qu’on appelle plus ou moins aujourd’hui le Condroz. Ils ne se sont pas opposés au passage des légions de César, certains s’engagent même dans la 2e cohorte de Tongres pour combattre les Caldoniens, ancêtres des Ecossais.
Dès lors, est-ce l’histoire d’une mutinerie ou d’une sédition que la tradition orale locale nous a transmise à travers les âges ? Les Jeneffois assurent qu’à l’Ôrnia, les Romains avaient un camp.
« qu’ils y furent attaqués et défaits par les habitants du pays ; que ce qui restait de l’armée romaine se réfugia dans la forêt de Raimont (Rémont) située vers l’ouest ; qu’elle s’y retrancha, y passa l’hiver et s’y défendit jusqu’à extinction ».
En 1853, l’ingénieur Dumon apporta les preuves d’une présence romaine à Jeneffe, dans le bois de Rémont.Il mit au jour deux tombes entourées d’une quantité innombrable d’abris défensifs.
Elles contenaient des fragments de poteries en terre sigillée, des débris d’une urne en terre blanche contenant des clous oxydés ou des pointes de flèches et un grand bronze (monnaie) frustre du Haut-Empire.
Destination Condroz-Famenne- une nature préservée PRO