Le cimetière militaire français se situe à proximité du château de Laclaireau (où résida Camille de Briey, ministre des Finances et des Affaires étrangères de Léopold 1er), en contrebas de l'ancienne ligne de chemin de fer. Nous y comptons aujourd'hui 325 tombes de soldats français des 103e et 104e R.I., quelques hussards et des artilleurs du 26e RAC. L'entrée du cimetière est majestueuse, avec une rotonde où sont inhumés les officiers. Un autel en pierre servait pour célébrer l'office au jour des anniversaires.
Ethe fut l'un des villages les plus meurtris par les combats du 22 août 1914.
Le 12, une patrouille de reconnaissance française campa dans la rue Perdue. Le 13, de grand matin, survinrent quelques uhlans et les Français firent feu, blessant deux cavaliers ennemis. L’état-major allemand, basé à Arlon, en déduisit qu’il y avait des francs-tireurs à Ethe et décida que le village serait détruit. Le 22, de bonne heure, les troupes françaises et allemandes se rencontrèrent presque partout et la surprise fut d’autant plus grande pour les Français qu’un épais brouillard avait permis à l’ennemi d’approcher sans être vu. Dès cinq heures du matin, la 7e Division française subira des pertes importantes. 5 200 officiers, sous-officiers et soldats sont morts, blessés ou portés disparus. Les Français finirent par se replier, laissant Ethe à la merci de l’ennemi. Jusqu’au 24, ceux-ci commirent les pires crimes, incendiant systématiquement les maisons (256 sur les 400 que comptait le village), abattant les malheureux qui tentaient de s’échapper, tuant même des nouveaux-nés, faisant 277 victimes civiles. Toutefois, l’intervention ferme d’un officier allemand permit de sauver les femmes de la fusillade et de d’éteindre le feu qui venait d’être allumé à l’école où un grand nombre d’otages, femmes et enfants, avaient été retenus.
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