D’où proviennent ces ravins profonds – les boutonnières géomorphologiques- que nous rencontrons dans nos forêts, notamment dans la Plantée des Dames ?
L’histoire géologique est une suite d’immersions et d’émersions des continents. Lorsque la mer recouvre la terre, elle y dépose des sédiments qui forment des couches; lorsqu’elle se retire, ces dépôts sont soumis à l’érosion et peuvent totalement disparaître.
Ces variations de niveaux de l’océan sont dues aux périodes glaciaires et interglaciaires qui piègent plus ou moins l’eau sous forme de glace ou encore à des mouvements de dilatations ou de contractions de la croûte terrestre au fond des océans ou sous les continent, la “tectonique des plaques”. L’effet de ces mouvements est, parmi d’autres, de provoquer des plissements de la croûte terrestre.
Voilà, décrits très succinctement, les facteurs de formation des reliefs: les dépôts, surtout marins mais aussi lacustres ou éoliens comme nos riches limons, forment les couches et les mouvements tectoniques forment les monts et les vaux, en pliant les roches.
L’histoire géologique de Court commence il y a quelque 500 millions d’années, pendant le paléozoïque, lorsque se forme le massif du Brabant constituant les “schistes” locaux. Il y a environ 50 millions d’années, après de multiples péripéties, ce massif fortement érodé est plusieurs fois recouvert par la mer qui laissera des dépôts, de sable surtout.
Il y a environ 1,6 millions d’années, une succession d’épisodes glaciaires et interglaciaires ont alors provoqué des vents violents, qui ont apporté des limons en quantité formidable, et des pluies diluviennes, qui ont provoqué une très forte érosion dans un relief jusque là doucement ondulé. Les vallées se sont creusées jusqu’à la roche du début du paléozoïque, le “schiste”, en laissant apparaitre le sable sur les sommets et les pentes. Les limons, ce loess déposé par les vents, sont la cause de la très grande fertilité naturelle des sols de notre région. Les creux profonds que nous voyons le long du chemin des Tombelles proviennent de ces phénomènes d’érosion extrêmes. On les appelle des boutonnières géomorphologiques.
Et l’homme dans cette histoire? L’Homo sapiens, le premier homme qui enterre ses morts, est apparu il y a environ 230.000 ans. L’Homo sapiens sapiens (deux fois, était-ce suffisant?), nous, est apparu il y a 30.000 ans. Un instant dans l’histoire de la Terre…
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