Un petit tuf calcaire peu connu et ne figurant pas sur les cartes topographiques est situé au sud du bois des Gaudrées. La source qui l'alimente, connue sous l'appellation de 'source des rêveries', apparaît au pied d'une falaise calcaire à l'endroit où était installé autrefois l'ermite de Resteigne. Le tuf est de petite dimension et n'a rien d'exceptionnel mais il s'agit d'un des seuls connus de la région de Lesse et Lomme. Jadis, son étendue était cependant bien plus vaste puisqu'on retrouve à l'est de la formation actuelle des traces de tuf fossile. Sa bryoflore a été décrite récemment par ROMAIN (2003). L'espèce la plus caractéristique du site est Palustriella commutata (= Cratoneuron commutatum), mousse bien connue pour sa participation active à l'édification du tuf. Elle est d'ailleurs reconnaissable à ses tiges incrustées de calcaire.
Au-dessus de la source, se trouve l’autel de la Nature, érigé par l’ermite. A cet endroit où le menaient ses promenades quotidiennes, il avait dressé, au-dessus de la « Source des Rêveries », un autel de la nature. Cet autel fut érigé vers 1842, à une époque où Edmond ne vivait déjà plus en permanence dans son ermitage des Gaudrées. Il avait alors regagné le château familial de Resteigne mais continuait à fréquenter régulièrement les Gaudrées. Il fit graver sur cet «autel» -un bloc de calcaire en forme de pupitre- la traduction de la dernière strophe de l’ «Universal Prayer» du poète anglais Alexander Pope:
Ton temple, c’est l’espace, ô Puissance infinie
Tes autels sont le ciel, et la terre et les mers.
Que toute la nature à tes pieds s’humilie,
Reçois l’encens de l’univers.
Dans une lettre adressée en 1845 à son ami le notaire Hérin de Tellin, Edmond d’Hoffschmidt avait demandé que son corps soit enterré à cet endroit: « A propos de trépassé, je me rappelle vous avoir parlé un jour du désir de désigner à un ami le lieu où je préférais que ma carcasse soit placée. J’avoue que je n’y mets aucune importance, come vraiment cela doit être, raisonnablement. J’aurais une préférence que ce fût au pied de la grosse pierre, au-dessus de la fontaine.»
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