La place a évolué au fil du temps. Au départ, les Andennais la surnommaient « promenade des Tilleuls » car il s'agissait d'une large prairie arborée de tilleuls, avec des champs à perte de vue. Jusqu'au 19e siècle, elle n'était qu'un grand verger, avec quelques maisons, ainsi que la chapelle des Tilleuls.
Dès 1905, un marché s'installa le mardi matin au Perron et le vendredi matin sur la place des Tilleuls. Le marché du Perron disparut très vite mais celui des Tilleuls s'anima de plus en plus. À hauteur du n°17, du côté opposé à l'Office du Tourisme, il y avait une chapelle et un hôtel qui se transforma en café lors de la construction voisine d'un cinéma. Ils ont aujourd'hui disparu.
Sur le mur voisin, des traces de balles sont encore visibles. Elles restent le témoin de la fusillade tragique du 21 août 1914 : les troupes allemandes y rassemblèrent plus de 800 personnes d'Andenne et de Seilles avant d'en exécuter un grand nombre.
Andenne devint ville martyre.
En 2001, suite à l'aménagement de la place, la « Porte du Millénaire», oeuvre de Félix Roulin, fut érigée à l'entrée de la place.
L'Office du Tourisme, au n°48, niche dans un magnifique hôtel de maître, dont les briques émaillées, les frises et le panneau en carreaux de faïence décorent la façade.
Cette maison a été bâtie en 1907 par l'architecte Achille Simon, fils de Léon Simon, bourgmestre actif du parti libéral andennais. Son fils Achille, franc-maçon, fit élever cette maison dans l'esprit Art nouveau. L'élégante façade en briques jaunes et pierres de taille comporte trois travées. Quelques belles ferronneries, inspirées des modèles de Paul Hankar, ornent le petit balcon central et le soupirail. Sous le grand arc terminant l'élévation se déploie une élégante frise en céramique. Elle représente un lever de soleil illuminant un plan d'eau où navigue un cygne aux ailes déployées, entouré de feuilles de nénuphar et d'iris mauves aux tiges ondoyantes. L'aube ici représentée est une allusion exaltante aux espoirs de cette époque.
L'intérieur, soign��, conserve d'intéressants éléments de marbrerie, notamment les volutes de l'escalier d'entrée. Si le hall présente de beaux pavements géométriques, il est surtout orné, de part et d'autre, de deux intéressants pilastres, deux grands stucs de qualité à décoration végétale, notamment des chardons. Les portes sont encore munies des clenches d'origine, aux formes caractéristiques. Dans les pièces du bel-étage, les moulures en relief à la lisière des plafonds présentent des visages féminins, des ornements végétaux et des lignes en « coup de fouet ».
N'hésitez pas à entrer dans le hall de l'Hôtel de Ville pour y voir la magnifique verrière. D'autre part, l'intérieur de l'Hôtel de Ville qui a été récemment rénové fait la part belle à cet art du début du siècle.
Au n° 11, une autre maison, quoique peu représentative de l'Art nouveau, se distingue cependant par les lignes courbes des ferronneries du balcon ainsi que par la frise terminale.
A l'arrière du n° 33, un bâtiment assez conventionnel, recouvert d'enduit, est orné d'un élégant couronnement en ferronnerie aux lignes sinueuses. Remarquez aussi les vitraux et la rosace.
Marche
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