Château de Barse
Une charte stavelotaine atteste de l'implantion sur ce site d'une forteresse dès 1088. Elle fut détruite en partie en 1313 par les Hutois.
Le château ferme actuel est de plan irrégulier, totalement fermé. On accède à l'intérieur par un porche en anse de panier situé sur la face sud. L'accès de la ferme s'effectue par l'ouest et sous un passage charretier couvert. L'ensemble du bâti est érigé en moellons de calcaire.
Le logis principal se situe au nord. On y compte douze travées sur deux niveaux sous une toiture en bâtière. Trois des quatre coins sont piqués d'une tour circulaire couverte d'une poivrière. Celle du coin nord-est servait autrefois de chapelle.
Le château fut occupé successivement par les lignées Beaufort de Barse, puis Ramelot, Orjo, Dongelberg et Gesves jusqu'à tomber dans le patrimoine d'une puissante famille, les d'Argenteau en 1731. À cette époque, une grande partie des terres, des bois, des carrières de Marchin et Modave, de part et d'autre de la vallée du Hoyoux, leur appartenaient. Ils étaient les seigneurs des forges, des mines de fer, des carrières de poudingue, de calcaire et de grès, de forges et des fours à chaux. Charles-Joseph, comte d'Argenteau était chanoine tréfoncier de Liège, ce qui était la première place politique et religieuse après le prince évêque.
A sa mort en 1781, son neveu, Florimond-Claude d'Argenteau en hérite, mais grand voyageur, il ne profita pas vraiment de ce beau patrimoine et le légua à son tour à un neveu, François de Mercy-Argenteau (1780-1869) qui hérita de tous ses biens et rentes en 1802. Il reprit donc Barse, puis Méhaigne, Eghezée, Saint-Germain, Lizen, Noville-sur-Méhaigne, Fologne, Momalle, Pondrôme et Tongrenelle et par son père mort en 1795, il reçut Ochain, Dongelberg, Pair, Roux-Miroir, Avennes et une moitié d'Abée (dont il finit par tout racheter).
Finalement, toute cette fortune fut dilapidée par ses petits-fils en vingt ans. Barse fut vendu en 1880 à Paul Delloye-Godin, maître de forges. Au 20ème siècle, une scierie hydraulique de pierre calcaire, dite de Régissa, fut installée à côté du château. Elle appartenait à la société de Merbes-Sprimont, qui exploitait cette roche dans la vallée de l'Ourthe et dans celle du Hoyoux. En effet, du village de Les Avins jusqu'à Marchin, la rivière a pu creuser son lit au milieu de gisements calcaires qui furent intensément exploités durant tous les 19ème et 20ème siècle.
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