Le Hoyoux est une rivière très rapide. La différence de hauteur entre sa source à Buzin (à une altitude d’environ 300 m) et sa confluence avec la Meuse à Huy (à une altitude d’environ 70 m) en fait l’une des rivières les plus pentues et rapides du pays (avec une pente d’un peu plus de 7 m/km). Cette déclivité, son gabarit et son débit lui confèrent une force motrice importante. De nos jours, cette force est encore utilisée pour la production d’électricité. Cependant, les changements climatiques en cours provoquent des épisodes de sécheresse à répétition. Ainsi, de plus en plus fréquemment, les centrales hydroélectriques doivent être mises à l’arrêt en période d’étiage afin de permettre à la rivière de rester accueillante pour les espèces animales et végétales. Enfin, les poissons ont besoin de pouvoir circuler librement dans les cours d’eau, notamment pour s’y reproduire. Or, des ouvrages tels que les centrales hydroélectriques constituent des obstacles à ces déplacements. Désormais, plus aucun obstacle ne peut être construit sans prévoir de dispositif permettant la libre circulation des poissons. En outre, auparavant, les écrevisses y étaient nombreuses. Mais depuis plus de cinquante ans, le captage des eaux a entrainé une réduction de leur population. Toutefois, la diminution drastique des activités industrielles en amont de Marchin a restauré le cadre de vie de nombreuses autres espèces.
Le cincle plongeur. De la taille d’un petit merle, facilement reconnaissable à sa teinte sombre et son plastron blanc, cet oiseau ne quitte jamais la rivière dans laquelle il plonge inlassablement pour s’y nourrir de micro-organismes. Ainsi, il construira toujours son nid (une boule de mousse dont l’intérieur est en forme de cuvette) au-dessus de l’eau, notamment dans des cavités artificielles. Et pour cause, à la sortie du nid, les jeunes cincles commencent par apprendre à nager avant de voler !
La qualité de l’eau et sa richesse en micro-organismes nourriciers (larves d’insectes, petites crevettes d’eau douce…) sont primordiaux pour sa survie. On dit de lui qu’il est un « bio-indicateur » : plus les rivières sont propres et riches en organismes vivants, plus la population de cincles y est dense.
Dans le bassin du Hoyoux, un projet participatif de suivi des nidifications du cincle plongeur a été mis sur pied. Avec l’aide du Contrat de Rivière Meuse Aval, des bénévoles vérifient tous les printemps si des sites naturels et des nichoirs installés par l’équipe accueillent des couples de cincles, et si des juvéniles prennent leur envol. Nous vous invitons au plus grand respect de cet oiseau emblématique de nos rivières.
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