Chapaize était durant le haut Moyen Âge le centre d'une paroisse qui accueillit au Xe siècle un prieuré bénédictin fondé par l'abbaye Saint-Pierre de Chalon, sans que ne disparaisse pour autant le statut paroissial de l'église souligné par l'imposant clocher de plan barlong. L'église que l'on peut visiter, longue de 35 mètres, résulte d'une campagne de construction comprenant plusieurs phases étalées du XIe au XIIe siècle, quelques modifications étant intervenues à l'époque gothique (XIVe siècle). Saint-Martin de Chapaize est assurément l'une des principales églises romanes du Tournugeois. Son originalité réside surtout dans le clocher haut de 35 mètres, décoré de bandes lombardes sur l'essentiel de sa hauteur et dans les deux derniers étages duquel ont été ménagées des baies géminées. L'ensemble date des années 1020-1050, mais le choeur, flanqué de deux absidioles, n'a été terminé que vers 1120 et un incendie survenu au début du XIIe siècle généra des réparations dans la nef dotée de cinq travées et de bas-côtés simples voûtés d'arêtes. D'ailleurs, celle-ci, qui avait été couverte initialement d'une voûte en plein cintre exerçant de fortes pressions latérales, aurait pu s'effondrer, si elle n'avait reçu un nouveau voûtement en berceau brisé reposant sur des demi-colonnes cylindriques au milieu du XIIe siècle. Les piliers ronds de la nef, comportant un triangle renversé aux impostes, sont à rapprocher de ceux du scriptorium de l'abbaye Saint-Bénigne de Dijon, de la même époque, et des piles de la nef de Tournus. La nef communique avec le sanctuaire par une travée couverte d'une très belle coupole sur trompes. Chapaize est l'un des plus anciens témoins de l'art roman lombard et aussi l'un des mieux préservés. L'église Saint-Martin, qui a bénéficié d'une restauration qualitative à la fin du XXe siècle, compte à n'en pas douter parmi les édifices romans de Bourgogne
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