La maison hospitalière Notre-Dame de Rebecq est vraisemblablement fondée et richement dotée vers 1300 par Marie de Rethel, dame d'Enghien, qui y installe des sœurs augustines afin de prendre soin de treize pauvres infirmes. Si l'aspect primitif de l‘hôpital, totalement détruit selon les textes par les hérétiques protestants en 1575, nous est inconnu à ce jour, les vestiges de la reconstruction menée à partir de 1588 par les deux sœurs rescapées nous sont heureusement partiellement parvenus ; l’aumônerie (1593), la chapelle (1624 - 1625) et l‘hôtellerie (1627).
Ces reconstructions, les révolutions fréquentes et les nombreux procès des XVIe et XVIIe siècles, grèvent considérablement le patrimoine de l‘hôpital et le nombre de scieurs et de malades s'en ressent. Le couvent - hôpital prébendier est même supprimé par la toute jeune république française avant d'être rétabli par Napoléon en 1811. Les sœurs entreprennent alors une série de grands travaux visant au remplacement des édifices devenus insalubres et trop exigus pour une communauté et des malades toujours plus nombreux et modifiant de façon notoire l'aspect des bâtiments conventuels, de la chapelle et de la salle des malades. Ces travaux s'achèveront au début du XXe siècle pour aboutir à la configuration actuelle.
Les transformations successives reflètent ainsi la révolution de la pratique médicale au cours des siècles et l’élargissement des activités au sein de la maison ; en plus des pauvres infirmes, elle accueille également des soldats blesses, des vieillards des deux sexes et des malades et pourvoit même pendant un moment à l‘enseignement des jeunes filles. Suite au manque de vocations, les sœurs quittent définitivement l'hospice en 1983. Celui-ci est abandonné par le CPAS en 1989 à l’exception de l’aumônerie et du pavillon des hommes. Des évènements malheureux s'ensuivent, achevant la dégradation déjà bien avancée des bâtiments ; les incendies en 1998 de la grange et en octobre 2003 des bâtiments conventuels, conçus au XIXe siècle par l’architecte provincial Emile Coulon.
Mise à part la transformation de l'aile des services en crèche (inauguration en septembre 2006), la situation du site n'a plus évolue.
La conservation de l'ensemble du site hospitalier est importante pour les bâtiments eux-mêmes et leur histoire, mais aussi pour la physionomie de la localité. L'hospice est situé dans la vallée, le long de la très ancienne voie Meuse - Gand en son franchissement de la Senne qu'elle borde également. II constitue un ensemble avec le site des moulins, formant une charnière entre le noyau historique de Rebecq (dont l’implantation remonte au IXe siècle) et le développement récent de la commune. Cet ensemble historique, avec ses perspectives plus larges et longues sur la Senne, en opposition avec les vues courtes et étroites du centre-ville, rappelle le caractère rural premier de Rebecq.
L'étude de révolution des hôpitaux en Belgique et l’analyse typologique démontrent que l'institution rebecquoise est représentative de ces ensembles hospitaliers fondes au Moyen Age par un seigneur local et ayant fortement évolue au cours des siècles. Les différents éléments architecturaux témoignent des périodes de constructions successives, s'étalant du XVIe siècle au début du XXe siècle. Les matériaux utilisés, la brique, la pierre bleue et l'ardoise, ainsi que les styles architecturaux, traditionnel, gothique, néoclassique et néo-traditionnel avec des influences de la Renaissance, sont également typiques de la région et de leur époque d'utilisation.
Les bâtiments hospitaliers ont été abandonnés après le départ des dernières religieuses, et après les incendies de la grange (1998) et des ailes Coulon (parties avant) (2003), il fut décidé d’y installer les services de l’administration communale de Rebecq. La chapelle de l’hospice doit encore être réaménagée en vue d’être réaffectée en bibliothèque communale
Sources: Laure De Raeve, Ingénieur civil Architecte., L’ancien hospice des vieillards de Rebecq, étude préalable, conférence, 2007
http://www.rewisbique.eu/
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