Le château féodal d’Ecaussinnes-Lalaing est un des mieux conservés du Hainaut. Perché sur un roc escarpé et dominant un gué de la Sennette, son architecture se montre simple et sévère.
Il est possible qu’avant les Lalaing, le château fut la propriété de la famille d’Ecaussinnes dont le premier seigneur connu est Yvon d’Ecaussinnes. Il vivait en 1083. La forteresse du 12ème siècle fut considérablement agrandie par les Lalaing dans la seconde moitié du 14ème siècle. Onze tours rondes en poivrières, dont cinq subsistent quasi dans leur état d’origine, s’avançaient sur les murailles dès le début du 15ème siècle. La grosse tour carrée d’entrée commencée en 1372 a pris sa forme actuelle en campanile à la fin du 17ème siècle. La porte d’entrée est surmontée du blason des van der Burch. La partie dont on a fait le musée date de 1450.
Jean de Croy, conseiller intime de la cour de Bourgogne, seigneur d’Ecaussinnes-Lalaing, la fit élever dans le goût du temps sur les vestiges des bâtisses moyenâgeuses. Puis vinrent les comtes van der Burch qui, l’ayant acquis en 1620, le conservèrent jusqu’en 1854-1858 et lui ajoutèrent, au 17ème siècle, une aile d’appartement de style bourgeois. Vendu au duc d’Aremberg en 1858, le château échut par succession à la princesse Sarsina-Aldobrandini. Il allait être transformé en habitations ouvrières lorsque le chanoine Edmond Puissant l’acheta. En 1928, il revendit le château au comte Adrien van der Burch qui, avec amour, restaura la vieille demeure ancestrale.
C’est dans ce château que Joseph Van de Meulebroeck, bourgmestre de Bruxelles, fut hébergé de 1943 à la Libération de la capitale par le comte Adrien van der Burch parce qu’il avait été condamné à résidence par les autorités militaires allemandes. Adrien van der Burch n’avait qu’un fils, le comte Yves van der Burch, décédé le 16 mars 1945 au camp de concentration de Platling qui dépendait du camp de concentration de Flossenburg. Pour en connaitre davantage il vaut mieux visiter le château.
« Le château de Lalaing », écrit Théodore Jouret, « a appartenu successivement aux de Renesse, aux Warfusée, la maison de Croy, aux van der Burgh et enfin aux d’Arenberg, les propriétaires actuels. Il est resté le Château fort du Xe siècle : situé sur un rocher escarpé, ses tourelles, ses murailles crénelées lui donnent une tournure guerroyante. »
Si les fossés sont toujours présents au château fort, ils ont été comblés au château d’Ecaussinnes d’Enghien : « ils sont remplacés par des pièces d’eau, qui ajoutent une beauté de plus à d’immenses jardins aménagés avec infiniment de goût par M. le comte de Spangen. La vieille porte a aussi rejeté ses constructions défensives, et la large baie voûtée laisse plonger le regard dans une cour intérieure qui a conservé son caractère ‘moyen âge' ».
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