Le passé industriel de Nessonvaux fut glorieux. Dans les forges avoisinantes, on fabriquait des canons de fusil en damas. Mais c’est surtout grâce à l’usine automobile Impéria que Nessonvaux a pris une place dans l’histoire industrielle belge.
Les fusils en damas : du 16e au 18e siècle, le canon de fusil était formé à partir d’une lame de fer fabriquée dans les usines à battre les métaux (maka ou martinet). Le forgeron enroulait longitudinalement cette bande de fer autour d’un
mandrin, puis soudait les deux côtés de la lame. Le tube, ainsi obtenu, était alésé au tour, dressé, puis blanchi par l’émouleur. Ce canon est appelé le « canon-platine».
Au début du 19e siècle, une autre méthode de fabrication fut mise au point. La lame de fer fut remplacée par un ruban métallique que l’on enroula en spirale autour d’un mandrin. La soudure longitudinale du « canon-platine » fut remplacée avantageusement par une soudure hélicoïdale, ce qui renforça sa solidité. Le canon ainsi formé était alors alésé, dressé et blanchi, puis décapé à l'acide sulfurique ce qui faisait ressortir le dessin du damas. Ce procédé, fort coûteux, était réservé aux fusils de luxe, principalement aux armes de chasse.
Impéria : Adrien Piedboeuf créa en 1904 l’une des marques les plus prestigieuses de l’histoire de l’automobile belge. Dès 1907, il s’installe dans l’usine de Nessonvaux, construite par Henri Pieper, fabricant d’armes à Liège, qui avait lui aussi quitté Liège pour venir s’installer près de ses forges. En 1910, une Impéria atteint 144 km/h à Brooklands (États-Unis). L’usine de Nessonvaux produit bientôt plusieurs centaines de voitures par an, dont des Abadal, du nom d’un homme d’affaires espagnol, ancien coureur cycliste. Ces dernières sont des modèles sport inspirés des Hispano-Suiza. Après la guerre de 14-18, la production reprend avec des voitures du nom d’Impéria-Abadal. La crise de 1929 va freiner le beau projet et la guerre arrêtera la production de ce qui devait être une des voitures les plus modernes de l’entre-deux-guerres. En 1947, on reprendra encore la construction des voitures, sous licence Adler, parallèlement au montage de voitures anglaises de la marque Standard (modèle Standard 8). Au début des années 1960, c’est la fin de l’histoire pour Impéria. Une procédure de classement de l’usine par la Région wallonne est en cours.
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