L’abbé Klausener, curé-doyen de Herve, nourrissait l’espoir de doter la paroisse d’un enseignement chrétien pour garçons, d’où l’école dressée au bas de la rue d’Elvaux, avec aufrontispice l’inscription « Ecole des frères, 1867 ». Du 1ermai 1869 au 12 juillet 1961, pendant92 ans, la communauté des Frères de St Jean-Baptiste de la Salle assurera un enseignementde qualité à la jeunesse hervienne et des environs, débutant avec 120 élèves, terminant avecquelque 300. Honneur leur soit rendu ainsi qu’aux instituteurs laïcs qui complétaient le cadre,puis prirent la relève avec beaucoup de bonheur lors du départ des Frères. Toujours dans la rue d’Elvaux, dans le prolongement de l’ancienne école des Frères se situent des bâtiments de l’ancien Collège (1777-2003) et de l’ancienne école d’Agriculture. A la façade principale de l’édifice, transformé en logements, on a maintenu l’inscription « Collège Royal Marie-Thérèse ». Derrière les appartements de cette rue, on devine le clocher de la chapelle du collège, construite en 1908, ornée de magnifiques boiseries et certainement destinée à connaître une seconde vocation.La rue d’Elvaux, porte d’entrée dans la Ville, a ses usagers : plusieurs générations s’y côtoient. En été, jadis, les plus âgés s’asseyent volontiers sur le seuil des maisons…Celles-ci, généralement très petites, ont été restaurées. Au n° 7, une anciennemaison en pans de bois (colombages) classée le 5mars 1986 est le dernier témoin de l’habitat dans la ville du 17ème siècle. Durant le 20ème siècle, la rue a connu degrands changements : la ferme Toussaint disparue, l’école Saint Joseph transférée de l’autre côté de la rue, le collège situé à présent dans le haut de la Ville. En 2008, le vaste projet de revitalisation transforme le quartier en bureaux administratifs, logements sociaux et appartements, rajeunissant ce coin de Herve.Au 19ème siècle, on trouvait dans la rue de nombreuses enseignes telles que char à bancs,couteaux, ciseaux, tranchets,marteau d’ardoisier. Au lieu-dit Elvaux se situait le cabaret Grifgnée, le long du ruisseau « le Hac », où l’on devait régler l’octroi, c’est-à-dire le droit perçu pour certaines denrées à leur entrée en ville. Sur la façade de ce café figurait une curieuseenseigne : « une femme et un âne tirant en sens opposé ». A l’école des Frères comme ailleurs, il y a des récréations au cours desquelles les écoliers s’en donnent à coeur joie. Mais tout a une fin et quand sonne la cloche, les élèves doivent s’arrêter sur place et faire silence. Au deuxième coup de cloche, ils rejoignent leur rang respectif en silence et sans courir, pour se mettre en condition pour la prochaine leçon.
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